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Livre
Carl Schmitt, Auteur ; Hermann Heller, Auteur ; Grégoire Chamayou, Traducteur | Paris : Zones | 2020Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l’accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : « État fort et économie sa[...]Livre
Carl Schmitt, Auteur ; Sandrine Baume, Préfacier, etc. | Genève : Librairie Droz | Les classiques de la pensée politique | 2003La valeur de l'Etat et la signification de l'individu constitue le premier ouvrage de philosophie politique de Carl Schmitt (1888-1985), dans lequel l'Etat émerge comme une problématique centrale. Cet essai, paru en 1914, s'insère dans un débat,[...]
(1888-1985)
Attention, terrain glissant ! Peu d’auteurs sont aussi controversés que Carl Schmitt sur le plan politique. Il est vrai que le parcours qu’il a suivi dans sa vie personnelle n’est pas innocent : au moment de l’accession de Hitler au pouvoir en Allemagne, en 1933, Carl Schmitt s’engage aux côtés des nazis et a foi dans le nouveau régime, antisémitisme compris. Même s’il en est écarté trois ans plus tard, cette attirance interroge : est-ce par opportunisme de circonstances ou par conviction profonde ? Toujours est-il que certains voient en lui rien moins que le juriste du IIIe Reich. Le contenu de son œuvre, d’ailleurs, sert de référence à une certaine extrême-droite, même si les analyses sont également étudiées et appréciés pour ce qu’elles sont à gauche : car ses adversaires politiques sont les premiers à reconnaître qu’il est un théoricien brillant et un juriste très rigoureux !
La thèse centrale de Carl Schmitt est absolutiste et consiste à dire que la politique ne peut s’exercer concrètement qu’à condition de se servir de tous les moyens qu’elle a à sa disposition : la puissance, la contrainte et, dans certains cas, la violence. À ce titre, Carl Schmitt est bien l’héritier de Max Weber dont il fut l’élève et qui avait considéré que l’État avait le monopole de la violence physique légitime. Mais Carl Schmitt va plus loin que son maître : pour lui, le pouvoir de l’État doit être fort, autoritaire, total... voire totalitaire.
Autant dire que Carl Schmitt n’est pas favorable au libéralisme et à l’État de droit, tout comme il a pu critiquer la République de Weimar, à ses yeux « belle, presque parfaite juridiquement, mais trop belle pour être encore politique ». La logique du libéralisme, explique-t-il, est économique mais antipolitique puisqu’elle restreint le rôle du souverain à faire simplement coexister la concurrence entre les libertés individuelles. On comprend mieux pourquoi les idées de cet auteur si gênant et scandaleux à bien des égards intéressent tous ceux qui cherchent une solution politique aux problèmes que pose l’ultralibéralisme contemporain…