Titre : | Par-delà la burka : les politiques d’intégration (2010) |
Auteurs : | Dominique Schnapper |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Etudes : revue de culture contemporaine (n°10/11, 2010) |
Article en page(s) : | p. 461-472 |
Sujets-matières : |
immigration
société |
Index. décimale : | 31640 (Processus sociaux. Conflits sociaux. Racisme.) |
Résumé : |
" Le débat politique s'est récemment concentré autour du problème de la burka et, pour des raisons de logique partisane, il va sans doute aboutir à une loi - les gouvernements français ayant pris l'habitude de " résoudre " les problèmes sociaux par une loi, éventuellement plus publicitaire qu'efficace. Personne ne défend le port de la burka, même si l'on peut discuter de l'opportunité d'adopter une loi d'interdiction générale ou de suivre le Conseil d'Etat en votant une loi plus limitée. Même si la burka ne concerne qu'un nombre réduit de personnes, évalué par les autorités compétentes à environ deux mille, il n'est pas douteux que son sens symbolique dépasse de loin ce que semble impliquer ce petit nombre. Par-delà la nécessité d'identifier les personnes dans nombre de circonstances de la vie collective (papiers d'identité, collecte des enfants à l'école, contrôles de sécurité, vérification des titres de transport…), il est clair que la burka symbolise l'inégalité de traitement des femmes, alors même que tous les fondamentalismes ont en commun de contrôler le comportement des femmes, éventuellement de manière barbare. Mais, plus généralement encore, le port de la burka est contraire aux valeurs de la société démocratique, dans lesquelles existent sinon les échanges réels entre tous ses membres, fondamentalement égaux, du moins la possibilité de ces échanges. La burka les rend impossibles - la femme dissimulée par la burka voit les autres qui ne peuvent la voir. Elle agresse les modalités de vivre ensemble selon lesquelles chacun est susceptible d'entrer en relation avec tous les autres en leur présentant son visage. Ce dernier n'est pas n'importe quelle partie du corps mais celle qui exprime l'identité de la personne et ses sentiments, celle par laquelle passe la reconnaissance de l'autre. On ne peut reconnaître l'autre qu'en lui donnant la possibilité de nous reconnaître. L'expression " ne plus avoir figure humaine " est significative. Si l'actualité politique a donné un rôle central à ce phénomène, il ne faut pas prendre le risque de réduire le " problème des immigrés " à la burka ou même aux immigrés, mais une fois encore, rappeler que ce qu'on nomme le problème des immigrés est d'abord celui de la société d'installation de ces derniers " [présentation extraite du document] |
Note de contenu : |
La présence normale des immigrés Politiques publiques L’intégration des migrants Les discordances du processus d’intégration L’intégration de la « démocratie providentielle » Le respect des traditions particulières ? |
Fonds : | Courant |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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PCF P 00004746 | n.c. | Indéterminé | Centre de documentation | Salle de lecture | Consultable sur place Exclu du prêt |