| Titre : | Usagers de drogues et justice pénale : constructions et expériences |
| Auteurs : | Marie-Sophie Devresse ; Paul Martens, Préfacier, etc. |
| Type de document : | Livre |
| Editeur : | Bruxelles : Larcier, 2006 |
| Collection : | PERSPECTIVES CRIMINOLOGIQUES |
| ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-8044-2141-0 |
| Format : | 360 p. ; 24 x 16 cm |
| Sujets-matières : |
comportements addictifs
Belgique droit pénal |
| Index. décimale : | 17880 (Toxicomanie. Alcoolisme.) |
| Résumé : |
Depuis le début des années 90, le traitement judiciaire des usagers de drogues, figures cibles des politiques pénales et sécuritaires belges et européennes, s'est profondément modifié. Cette transformation constitue le point de départ de cet ouvrage qui s'attache à en mettre en lumière l'ambiguïté déduite d'un double mouvement. D'une part, des procédures pénales dites «alternatives» placent l'usager de drogues au centre d'un régime marqué par des formes de négociation et de subjectivation ; d'autre part, l'on applique à ce même usager des procédés bio-technologiques - comme le recours accru aux tests toxicologiques - qui semblent, eux, davantage relever d'une logique d'objectivation et de pure contrainte. Cet ouvrage propose une lecture originale des conséquences de cette association subjectivation/objectivation tant sur la trajectoire judiciaire des usagers de drogues que sur leur appréhension de la justice pénale. En effet, le point de vue adopté sera celui des usagers rencontrés et interrogés dans le cadre d'une recherche empirique explorant également l'activité des instances policières et judiciaires. Les aspects relatifs à cette expérience des usagers illustrent le fonctionnement actuel de la justice pénale, ses transformations, mais aussi ses dysfonctionnements et ses paradoxes. La complexité, l'opacité de la procédure judicaire, le rôle ambigu de ses acteurs, la difficulté de mettre en place les conditions d'une véritable communication entre les professionnels et le justiciable sont ici éclairés par la présentation du point de vue des consommateurs de drogues, mais également la mise à plat de leurs trajectoires, de leurs stratégies et de leur représentation de la justice. La thèse dont est tirée cet ouvrage a reçu en mai 2004 le prix Fernand Boulan attribué par l'Association internationale des criminologues de langue française. |
| Note de contenu : |
Préface 7 Remerciements 13 Introduction générale 15 1. Contexte particulier de la recherche 17 A. Intérêt politique pour les drogues et mouvements dans la justice pénale 17 B. Les usagers de drogues, clients privilégiés des procédures négociées et des techniques de contrôle 19 C. La justice pénale comme cadre institutionnel 21 2. Caractéristiques de l'approche de terrain 23 3. Repères pour l'analyse approfondie des expériences d'usagers 25 Première partie La mise en forme pénale de l'usage de drogues 29 Chapitre 1 : Les indices d'une intervention pénale reconfigurée 33 Introduction 33 1. L'avènement des procédures pénales «négociables» 35 A. Quand la justice pénale s'ouvre à la discussion 35 B. Deux usages du concept de négociation 37 2. Individualisation des mesures, participation du justiciable et appel à la responsabilisation 39 3. Déplacements et redistributions de compétence en amont du procès pénal 42 4. Fragmentation de la politique criminelle 45 5. L'introduction de la technique dans le processus pénal 47 A. La coexistence négociation - technique 47 B. Vers une redéfinition du contrôle social ? 50 C. Distinction entre tests ponctuels et tests de suivi 52 D. Formalisme encadrant la réalisation des tests 55 6. Quelques perspectives critiques 57 Conclusions 59 Chapitre 2 : «Construire l'usager», un préalable 61 1. Les diverses formes du construit pénal 63 Introduction 63 A. Descriptif sommaire de deux filières principales 63 B. Les mises à l'épreuve : entre superposition et diversion 66 C. Un dispositif emblématique : la probation prétorienne 68 D. Aspects pratiques des suivis conditionnels 71 a) Conditions envisagées 71 b) Instances de suivi et de contrôle 73 c) Délais d'épreuve 75 E. L'injonction thérapeutique et la proposition de soins 76 F. Le consentement 81 2. Interactivité et exigences institutionnelles 86 Introduction 86 A. Construction de l'événement : «visibilisation» 88 a) Visibiliser pour identifier 90 b) Visibiliser pour intervenir 93 B. Construction de figures particulières d'usagers : catégorisation 96 a) Catégoriser pour décider 97 b) Distinguer pour catégoriser 101 Conclusions 119 3. Le recours à un outillage technologique 121 Introduction 121 A. Approvisionnement technologique et extension du filet 122 B. L'autocontrôle sous surveillance : un paradoxe ? 126 Chapitre 3 : Les usages dérivés de l'incrimination de détention-consommation de stupéfiants 131 1. Mobilisation de ressources et instrumentalisation 132 2. Usages policiers des drogues 134 A. Consolidation et renforcement des dossiers 134 B. Stratégie d'information 136 C. Politiques d'intimidation et d'invisibilisation 138 D. Instrumentalisation circonstancielle 142 E. L'incrimination en tant qu'outil 142 3. Usages «parquetiers» des drogues 143 A. La consommation de drogues comme ressource évaluative 144 B. L'occasion d'asseoir une nouvelle légitimité 145 C. La gestion des drogues comme levier organisationnel 146 D. Vers un affermissement du pouvoir du parquet 147 Deuxième partie Expériences d'usagers de drogues, au plus près de la justice pénale 155 Chapitre 1 : L'entrée dans le récit d'expérience 161 1. Les paradoxes de l'expérience pénale 162 2. Quelques spécificités de la construction des récits recueillis 163 A. L'entretien de recherche, une relation investie 163 B. L'expérience pénale, relative et discontinue 166 C. Assumer, avouer, reconnaître : de délicats présupposés 168 D. Quand le passé et le devenir sont présents 170 Chapitre 2 : Les propriétés d'une expérience surdéterminée 173 1. La complexité du processus pénal 175 A. Indifférenciation des interactions et recherche de repères 175 B. Réaménagement des étapes du processus pénal 183 a) La concentration aux extrêmes 184 b) La prison comme repère 187 c) L'ambiguïté du rapport à la police 189 d) L'aspect limité des séquences retenues 193 2. L'inconsistance de la rencontre avec le magistrat 195 A. Prégnance du monologue 196 B. Contraintes de la mise en scène 200 C. Leurre de l'alternative 204 a) La proposition du magistrat 204 b) L'acceptation de l'usager 206 c) La fixation des conditions 210 3. L'inadaptation de l'intervention judiciaire 211 A. L'épreuve de vérité 212 B. Confrontation de l'intervention pénale au style de vie 219 a) Exigences administratives et nomadisme 220 b) Les retombées sur les proches : une seconde peine 222 c) Troubles temporels et construction d'incertitude 223 d) L'impact sur les ressources financières 228 e) Les astreintes de l'obligation de soins 229 f) Des mondes étanches 233 4. L'inconséquence des décisions pénales 234 Chapitre 3 : Réflexivité et ressources critiques des usagers 241 1. Les explications données aux «ratés» du processus 241 A. La surcharge de l'institution pénale 242 B. La constante subordination à la chance 243 C. Soumission à la toxicomanie et à sa complexité 245 2. Les caractéristiques d'une «vraie» Justice ? 250 A. Primauté du modèle rétributif 251 B. Caractéristiques «idéales» 251 C. Quête de justice et quête de sens 254 Chapitre 4 : L'«usager-objet» ou l'expérience de désubjectivation 257 1. Déspécification de l'usager de drogues 257 2. Place relative des tests toxicologiques dans l'expérience 258 3. Une impossible reconnaissance de l'usager en tant qu'acteur social ? 260 4. Le retour à des perspectives théoriques élémentaires 263 Chapitre 5 : La mobilisation stratégique des ressources 267 Introduction 267 1. Façonner la présentation de soi : Rajah 269 A. Nier et dissimuler la toxicomanie 271 B. Maintenir une insertion sociale et en afficher les indices 271 C. Recourir au mensonge 273 D. Se soumettre 274 2. Maîtriser l'information : Dodo et Félix 276 3. Inverser et anticiper la demande : Frédéric, Pica, Barbara 280 4. Se réapproprier les effets de l'action pénale : Zara 284 5. Faire appel à des ressources ponctuelles 286 A. Recourir à des «tiers garants» 287 B. Refuser de se soumettre 287 C. Tirer profit d'une position ou d'un statut 289 Conclusions 290 Conclusion de la deuxième partie 293 1. La faiblesse des interactions et la production d'incertitude 293 2. La rupture radicale entre deux univers 294 3. L'irréductibilité de la distance 297 4. Des usagers soumis à une double contrainte 299 5. Les limites du face à face 302 Conclusion générale 305 Annexe Présentation des principaux usagers de drogues répondants 311 Bibliographie 341 |
| Fonds : | Courant |
Exemplaires (1)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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| 101778 | 17880DEVU | Livre | Centre de documentation | Magasin | Disponible |
