Résumé :
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La notion de "populisme" occupe une place prépondérante dans le débat public contemporain ; or rien ne semble plus compliqué que de déterminer ce qu'elle recouvre. Les développements historiques récents, de part et d'autre de l'Atlantique, on donné lieu à une multiplication des discours visant à doter d'attributs fondamentaux et de causes linéaires un phénomène politique profondément hétérogène, démarche qui, bien souvent, réduit ce dernier à une série de figures politiques ("les" populistes).
Mais cela revient à occulter les éléments discursifs que ces dernières partagent en réalité avec nombre d'acteurs qui affirment s'y opposer, ainsi que les ressorts profonds de ce caractère transversal. Pour sortir d'une telle impasse, le présent ouvrage met l'accent sur le concept de style : sur la ressemblance, le flux et le devenir, plutôt que sur l'essence, la stabilité et l'attribut. Ainsi envisagé, le populisme apparaît avant tout comme une méthode, née d'une instabilité profonde de la reproduction des élites et des systèmes politiques, qui permet de prendre le pouvoir et de l'exercer dans une conjoncture où le moment de sa conquête et celui de sa perte semblent toujours plus rapprochés.
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