Titre : | Les définitions de la pauvreté comme sources du droit (2021) |
Auteurs : | Jacques Fierens, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Droits fondamentaux et pauvreté (N°2, 2021) |
Article en page(s) : | 37 p. |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
pauvreté
droits humains exclusion sociale |
Résumé : |
Les différentes représentations et définitions des pauvres et de la pauvreté déterminent les actions ou les refus d’agir à leur égard, de la part des personnes publiques ou des personnes privées. C’est vrai aussi pour le droit. Pendant deux millénaires, les pauvres sont d’abord vus comme des individus « sans feu et sans aveu », délinquants, oisifs, dépravés. La réponse juridique est la répression, et elle existe encore sans nul doute aujourd’hui. À partir de la Révolution française et de la naissance des droits de l’homme et du citoyen, les pauvres sont juridiquement caractérisés avant tout par le manque de biens matériels qui en fait des citoyens créanciers d’un droit aux secours publics, à l’assistance ou, aujourd’hui, à l’aide sociale ou à l’intégration sociale. Plus récemment, le pauvre est appréhendé avant tout comme un item statistique soumis aux « indicateurs » de pauvreté, dans un monde dominé par l’économie.
Cette approche est actuellement dominante, mais présente de multiples inconvénients et ne correspond sans doute pas à la pauvreté telle qu’elle est vécue. Enfin, le discours juridique, spécialement au sein des organes onusiens, tente depuis quelques décennies de prendre en considération ce que les pauvres disent eux-mêmes de la pauvreté et du droit. Leur aspiration première est celle de la dignité, notion matricielle des droits humains. Elle justifie de valoriser une définition de la précarité et de la pauvreté fondée sur ces droits. Les quatre approches coexistent, se concurrencent, se complètent ou s’opposent, entraînant quatre types de réponses juridiques concomitantes, en droit belge, à l’existence persistante de la pauvreté. |
Fonds : | Courant |