Résumé :
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Le néolibéralisme est un coup d’État narratif perpétré dès la fin des années 1970 avec une volonté manifeste de jeter l’opprobre et le discrédit sur l’État social — fruit d’un compromis issu de la Deuxième Guerre mondiale — et de proposer une nouvelle histoire centrée sur l’homo-oeconomicus, entrepreneur de soi. Ayant pris les manettes des gouvernements depuis 40 ans, cette doctrine s’est employée à « libérer » les individus des solidarités jugées anachroniques que proposait l’État social. Dans cette optique, le citoyen disparait et l’individu se voit considéré comme un consommateur uniquement mû par son désir de liberté. Deux ouvrages sortis récemment : Le choix de la guerre civile et La finance autoritaire, reviennent sur les dernières évolutions de l’idéologie néolibérale et de sa mise en pratique. S’ils constatent tous deux un durcissement dans la défense de ce modèle, ils s’interrogent sur la nature du phénomène à partir d’hypothèses différentes : un raidissement porté en germe dès le départ pour le premier, un changement de cap décisif qui verra son dépassement par le libertarianisme pour le second.
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