Titre : | Obsession de la pureté et infériorité des femmes (2022) |
Auteurs : | Danièle Hervieu-Léger, Auteur ; Jean-Louis Schlegel, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Esprit : comprendre le monde qui vient (N°485, Mai 2022) |
Article en page(s) : | Pages 133 à 138 |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
égalité des genres
religion catholique philosophie |
Résumé : |
Jean-Louis Schlegel – Vous avez parlé de l’« obsession ancestrale et patriarcale de la pureté des femmes ». Mais, en un autre sens, la pureté a aussi beaucoup préoccupé l’Église. Beaucoup de ceux qui y
ont été socialisés ont gardé de mauvais souvenirs du catéchisme de la « pureté ». Dans les années 1950 encore, quand on apprenait ou se préparait à se confesser, il y avait un seul péché vraiment important : l’impureté, pour laquelle s’effaçait la distinction entre péchés véniels et péchés mortels. Tout était grave, et le coupable « en pensées, en paroles et en actes » devait vivre sous la menace de finir dans l’enfer éternel. Bien entendu, tout cela était plus d’une fois aggravé par le cadre familial, où ce catholicisme puritain était intériorisé. Cela explique en partie la violence de la génération conciliaire contre ce passé antérieur au concile : elle avait l’impression d’avoir été trompée, « menée en bateau » et qu’on lui avait raconté des sornettes en jouant sur sa peur durant l’enfance. Accessoirement, le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a confirmé, à partir de l’écoute des victimes, ce constat d’un discours absurde sur la sexualité, où tous les « écarts » par rapport au sixième commandement (l’interdiction de l’adultère, qui a fini par englober tous les péchés sexuels) étaient également graves. |
Fonds : | Courant |