Titre : | Intersectionnalité. Partie 3 : Outil politique de contestation, obstacles et perspectives. (2022) |
Auteurs : | Emma Raucent, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Analyse du CPCP (N°458, Juin 2022) |
Article en page(s) : | 32 p. |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
intersectionnalité
discrimination féminisme |
Résumé : |
La présente analyse est la dernière d’une série de trois articles dédiés à l’intersectionnalité. Dans la première analyse, il a été question de définir cette notion, ses origines historiques et ses fondements théoriques.
La deuxième analyse s’est concentrée sur le degré d’intégration du paradigme intersectionnel en droit belge et européen. Dans cette troisième et dernière analyse, nous interrogerons le concept d’intersectionnalité à la lumière des différentes critiques qui lui sont adressées. À côté de (et peut-être en opposition à) sa lente institutionnalisation, le concept est aussi et surtout mobilisé au sein de la société civile comme outil politique de contestation. Nous envisageons donc ici les défis ainsi que les potentielles limites auxquels le déploiement politique de l’intersectionnalité est confronté. L’objectif de cette critique est moins de démontrer la défectuosité du concept que d’en tester les limites afin d’en redéfinir plus précisément l’utilité. La première partie de cette analyse interrogera le flou théorique qui semble caractériser la notion d’intersectionnalité. Dans un second temps, nous évoquerons la critique adressée au concept même d’intersection. Selon cette critique, le fait de considérer le racisme et le sexisme comme des axes qui s’entrecroisent donne à penser que ce sont là des réalités archétypales qui préexistent de façon anhistorique à leur interaction. Pour conclure, nous aborderons la critique issue du féminisme marxiste. Plusieurs féministes marxistes remettent en effet en question la capacité de l’approche intersectionnelle à expliquer (et non pas simplement à montrer) les rapports inégaux de nos sociétés modernes et globalisées. Selon cette critique, l’approche intersectionnelle pose le risque d’une analyse toujours plus particulière et fragmentée de l’inégalité dont elle perd de vue les rouages globaux et matériels. Dans cette troisième partie, nous envisagerons donc les questions suivantes : quel rôle la classe sociale doit-elle jouer dans l’analyse intersectionnelle des inégalités (au niveau local et global) ? Comment l’intersectionnalité intègre-t-elle (ou pas) la critique capitaliste et impérialiste de nos sociétés (post-)modernes ? Le capitalisme et le modèle de l’État-nation qui le sous-tend posent-ils les conditions structurelles de formation et hiérarchisation des identités sociales ? |
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