Titre : | Etat de la liberté de la presse en Belgique : éclairages sur le classement 2022 de Reporters sans frontières (2023) |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Analyse du CPCP (N°469, Janvier 2023) |
Article en page(s) : | 36 pages |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
liberté de la presse
journalisme |
Résumé : | Chaque année, l’organisation internationale Reporters sans frontières publie un Classement mondial de la liberté de la presse très médiatisé, qui compare la situation de la presse et de ses libertés dans 180 pays. Alors que la situation en Belgique y est jugée bonne depuis plusieurs années, le classement 2022 a fait reculer notre pays de plusieurs places. Au CPCP, nous utilisons souvent ce classement dans nos ateliers en éducation permanente ainsi que dans nos formations à la citoyenneté, car il constitue une base efficace pour la discussion, surtout dans les groupes multiculturels. Il nous semblait donc intéressant de nous pencher sur ce qui a été qualifié de "dégringolade" 1, afin de comprendre d’où vient ce changement et s’il est de nature à inquiéter. Comme on le verra, celui-ci est dû tant à des éléments touchant à la situation actuelle de la presse qu’à une modification de la méthodologie du classement. Après avoir rappelé quelques informations sur l’organisation Reporters sans frontières, l’analyse se penchera sur le classement en tant que tel : au-delà de l’aspect quantitatif qui frappe souvent les esprits, on s’interrogera sur sa méthodologie. Il sera ensuite question des raisons expliquant le passage de la Belgique de la onzième place en 2021 à la vingt-troisième place cette année : outre le changement de méthodologie, le classement met en lumière plusieurs éléments d’explication, que nous reprendrons synthétiquement au chapitre deux, consacré à la nouvelle position de la Belgique. Parmi ces éléments, deux aspects, qui nous paraissent fondamentaux lorsqu’il est question de liberté de la presse, seront ensuite développés de manière plus approfondie aux chapitres trois et quatre : d’une part, la problématique épineuse de la sécurité, physique et digitale, des journalistes, et d’autre part, le contexte économique et la concentration élevée des médias dans des marchés – flamand et wallon – de petite taille. Cette analyse a été enrichie grâce à des entretiens et échanges écrits avec différents acteurs du secteur : Reporters sans frontières, l’Association des Journalistes professionnels ainsi que deux professeurs universitaires en journalisme et communication : Benoît Grevisse, professeur ordinaire à l’École de communication de l’UCLouvain et responsable de l’École de journalisme de Louvain, et Geoffrey Geuens, professeur au département Médias, Culture et Communication de l’Université de Liège. Nous tenons à remercier chaleureusement tous nos interlocuteurs du temps précieux qu’ils nous ont octroyé pour répondre à nos questions. |
Fonds : | Courant |