Titre : | La socialisation par les médias au prisme des inégalités sociales, sexuées et sexuelles (2022) |
Auteurs : | Carine Guérandel, Auteur ; Audrey Gozillon, Auteur ; Emmanuelle Walter, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Education et sociétés (n°47, 2022/1) |
Article en page(s) : | 19 pages |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
médias
discrimination égalité des chances égalité des genres |
Résumé : | Ce dossier questionne la socialisation par les médias tout au long de la vie à partir d’une problématique centrée sur les inégalités. En quoi et comment les médias agissent-ils sur les individus et les inégalités auxquelles ils sont confrontés ? Peuvent-ils réellement être pensés, telles la famille ou l’école, comme des instances de socialisation efficace après leur développement si rapide lié aux technologies ? Dans notre société, les pratiques médiatiques sont intenses, diverses et omniprésentes tant dans la vie des adultes que des plus jeunes. Ces premières expériences constituant des filtres par lesquels les individus perçoivent ultérieurement le monde extérieur et sélectionnent dans ce qui leur arrive les événements, les personnes ou les perceptions qui ne mettent pas en cause la manière dont leurs premières expériences les ont construites (Bourdieu 1980), il est possible d’affirmer que les médias participent, sous certaines conditions, de la socialisation primaire (Berger & Luckmann 1997). Dès 2002, Jeu, loisirs et éducation informelle (Éducation et Sociétés-10 2002) centré sur les apprentissages informels dans les activités de loisirs et de divertissements, montre que les programmes télévisés, la presse magazine et la radio (Pasquier 2002) ou les jeux de rôles, les jeux vidéo et le cinéma (Trémel 2002) peuvent jouer un rôle déterminant dans les apprentissages intergénérationnels, notamment au travers des discussions que ces supports permettent d’initier. En outre, si les parents orientent la consommation médiatique de leurs enfants, certaines pratiques échappent à leur contrôle introduisant une certaine dérégulation des contenus proposés (Mennesson 2011). Il est donc légitime de prêter attention aux relations que les individus entretiennent avec les médias lors de leur socialisation quotidienne en étudiant les situations où s’intègrent l’utilisation des dispositifs médiatiques et l’exposition au contenu. Ces liens ne se tissent jamais dans le vide, mais interagissent avec d’autres instances de socialisation en s’inscrivant dans des styles de vie (Paus-Hasebrink 2019). Ces réflexions théoriques, abordées dans La sociologie de l’éducation à l’épreuve des changements sociaux (Éducation et Sociétés-16 2005), révèlent l’importance de penser de manière relationnelle les différentes sphères socialisatrices du social pour appréhender l’éducation (André 2005, Derouet & Derouet-Besson 2005, Lahire 2005). La discussion conceptuelle se poursuit en 2010, dans Institution et socialisation politique des jeunes qui remet en question le paradigme de la socialisation inculcation (Pugeault-Cicchelli, Cicchelli & Ragi 2004) en explorant la part active des acteurs à leur propre formation civique et politique. |
Fonds : | Courant |