Résumé :
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Le 5 septembre 2021, un coup d’État militaire a chassé le président Alpha Condé. Élu à la tête du pays en 2010 après une carrière d’opposant qui l’avait mené à l’exil et en prison, ce dernier était supposé mettre un terme à la longue expérience autoritaire qu’a connue le pays depuis son indépendance en 1958. En 2021, pour la première fois, la Guinée a assisté à un changement de régime qui n’était pas déterminé par un pur hasard biologique – la mort naturelle de son président (l’élection remportée par Alpha Condé en 2010 n’a pas été une exception à cette règle car elle était venue clore la transition militaire de 2008-2010, elle-même conséquence de la mort du général-président Lansana Conté fin 2008). En 2021, donc, pour la première fois de l’histoire du pays, un président en exercice était vaincu par un coup d’État. Cette défaite est survenue alors même que le régime semblait avoir passé le cap des tempêtes politiques liées à l’élection de Condé pour un troisième mandat très contesté. L’opposition et le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), un mouvement « citoyen » qui avait mené la lutte contre le troisième mandat, semblaient usés par la police, la justice et la prison. Le pays connaissait par ailleurs un boom des revenus miniers et des investissements importants s’annonçaient encore dans le secteur
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