Titre : | Eduquer en prison, un droit à déverrouiller : dossier (2024) |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Eduquer : tribune laïque (N°185, Avril 2024) |
Article en page(s) : | Pages 11 à 31 |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
accès aux soins de santé
établissements pénitentiaires population carcérale / détenus |
Résumé : |
L’éducation est un droit à perpétuité. Même derrière les barreaux, son exercice reste un principe fondamental des sociétés démocratiques, car l’envers à la liberté ne peut s’étendre au-delà de la restriction de mouvement. Mais la situation des prisons belges, dépeinte encore récemment dans les quotidiens du pays, perturbe sa mise en pratique. Un contexte de surpopulation carcérale face à un manque chronique de personnel, qui a amené plusieurs instances internationales à sommer l’État fédéral d'adopter des mesures urgentes. Ces conditions d’emprisonnement déterminent la socialisation des personnes détenues et débordent dans la société sous la forme d’un taux de récidive jaugé à 60%. Pour désenchaîner la société de cette répétition infernale, l’enseignement apparait comme l’une des clés essentielles du trousseau des possibles. Comment l’agencer à la réalité carcérale? Comment maintenir la puissance émancipatrice de l’éducation à l’intérieur de la fonction normative de réhabilitation? Des enseignant·es, des acteurs et actrices du monde associatif interviennent dans ce dossier pour tenter d’y répondre. À côté de la dimension profondément humaine de leurs pratiques, une idée converge entre ces témoignages: une éducation qualitative en prison nécessite un enseignement à la prison. À la rationalité punitive qui prédomine, la société civile peut insuffler une bifurcation vers plus de prévention et de formation.
Car en deçà de la criminalité, la sociologie des prisons épingle les problèmes d’inégalité scolaire: 4% des personnes détenues ont terminé leurs secondaires alors que 45% ne détiendraient que leur CEB. L’éducation peut donc être pensée autant comme l’une des solutions au problème que comme l’une de ses origines... Faire de la prison une école serait la première étape de la voie réellement abolitionniste formulée par l’intellectuelle américaine Angela Davis: «Transformer l’école en un vecteur de décarcération.» |
Note de contenu : |
Ce dossier contient (en plus du titre) : - Education en prison : un droit encore en détention ?, p.12-15 - Tu es l'un des seuls visages humains que je vois, p.16-19 - La formation, levier de réinsertion, p.20-23 - Entretiens croisés : pour une approche plurielle de la réinsertion, p.24-27 - Libérer la tête en prison, p.28-29 - Pour aller plus loin, p.30-31 |
Fonds : | Courant |