Titre : | NO REPLY : votre dossier est incomplet : dossier (2024) |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Imag (N°371, Mars-Avril 2024) |
Article en page(s) : | Pages 6 à 38 |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
société numérique
fracture numérique service public TIC (technologies de l'information et de la communication) |
Résumé : |
Devant notre écran de smartphone ou d’ordinateur, nous avons toutes et tous perdu des batailles face au numérique, recevant le coup de grâce avec des messages automatiques cyniques du type “Besoin d’une aide pour comprendre le document? Contactez-nous en complétant le formulaire en ligne (!) ou par téléphone”… avec jamais personne qui répond. Selon le Baromètre 2023 de l’inclusion numérique, 46% de la population éprouvent des difficultés dans l’usage des services administratifs en ligne. On ne parle donc pas d’une petite minorité larguée! La numérisation des services présente des avantages indéniables: efficace, rapide, utile pour les personnes à mobilité réduite ou pour celles géographiquement éloignées des guichets.
Ce qui pose problème, c’est le revers de la médaille: l’exclusion numérique qui sévit en plus de l’exclusion socioéconomique, la suppression des alternatives hors numérique (guichet, permanence téléphonique avec des êtres humains au bout du fil et non des voix synthétiques), la complexité des procédures administratives qui repose désormais sur les usagers et non plus sur des fonctionnaires expérimentés, les surcoûts, un déficit démocratique dans des débats fondamentaux escamotés au profit de réponses insatisfaisantes. Car, avant d’envisager l’intégration numérique des citoyennes et citoyens en rade (et rendus individuellement responsables d’avoir raté le rendez-vous du XXIe siècle), des questions préalables s’imposent. Et d’abord, quel est l’objectif du numérique? Comment faire pour qu’il soit un outil émancipateur au service de la société et non une fin en soi? Comment garantir que son coût ne se calcule pas sur le dos des services physiques? Qui contrôle les développeurs d’algorithmes? Comment réinventer des services orientés vers les publics et non mûs par la rentabilité et la rationalisation? Mais aussi, a-t-on encore le droit de ne pas avoir un Smartphone? Remettre en question le tout numérique à tout berzingue, c’est plaider pour le choix de l’humain d’abord: on a besoin de professionnels aux guichets, on a besoin d’instituteurs et d’institutrices pour chanter avec les enfants. |
Note de contenu : |
Ce dossier contient : - L'inclusion numérique : nouvelle grande cause nationale, p.8-11 - Les inégalités à l'ère du numérique, p.12-16 - Plus facile d'avoir un rendez-vous sur Tinder ! p.17-19 - Le droit de contrôler, p.20-23 - Bruxelles numérique ? L'humain d'abord !, p.24-27 - Au regard de la loi anti-discrimination, p.28-31 - Billet d'humeur. Les tartuffes du numérique, p.32-35 - Le numérique à l'école. Exercice critique, p.36-38 |
Fonds : | Courant |