Titre : | WITA et statut des travailleurs des arts. Un changement de paradigme inégalement mis en œuvre (2024) |
Auteurs : | Frédéric Young, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | La revue nouvelle (N°3, 2024/3) |
Article en page(s) : | 6 pages |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
artistes/écrivains
statut des artistes |
Résumé : |
Il est acquis que les bucherons, dans nos forêts, n’ont pas de travail tous les jours. Tout comme les pêcheurs en mer du Nord, quand les flots se font non navigables. Personne ne les considère a priori comme des poètes, vivant de la beauté de leur environnement. Dans nos contrées culturelles, il a fallu des décennies de combat social pour faire admettre que l’intermittence touchait aussi les « artistes », comédien·nes au premier rang, et que si jouer la comédie, créer des œuvres, exécuter des prestations artistiques pouvait être une passion, il s’agissait bien, et d’abord, de métiers enseignés et reconnus. Qu’il ne s’agissait plus de privilèges, ou n’aurait jamais dû l’être ! Il faudra encore ensuite deux décennies de plus pour inscrire dans notre régime social des salarié·es le concept de travail invisibilisé qui caractérise, de façon tout aussi marquante, la réalité de ces activités professionnelles dont l’utilité sociétale et l’apport à la richesse collective sont désormais mieux étudiés.
La réforme Working In The Arts (WITA) menée actuellement par le gouvernement fédéral propose un changement de paradigme et tente une expérience originale en Europe pour en tirer les conséquences sociales et fiscales et contribuer à une vie décente des personnes concernées ; malheureusement, sans effet d’entrainement à ce jour ni appui perceptible de nos autres niveaux de pouvoir. Le nouveau régime s’ouvre aux travailleurs et travailleuses des arts, et non plus aux seul·es « artistes ». Il vise à englober toutes les activités artistiques y compris leur dimension « invisibilisée », et pas seulement les périodes de carence dues à l’intermittence des contrats d’emploi. Les nouvelles majorités communautaires et régionales, puis locales, qui sortiront des urnes cette année, vont-elles enfin corriger les injustices et les déséquilibres régnant dans leurs propres champs de compétence et de responsabilité ? Vont-elles enfin changer aussi de paradigme ? |
Fonds : | Courant |