Titre : | Un sacre populaire qui crucifie la classe politique : Edito (2024) |
Type de document : | Article : Article de presse |
Dans : | Le Soir (1994-...) (1er juillet 2024) |
Note générale : | Ce dimanche, la France a vécu le triomphe de l’extrême droite. Mais ce qui s’est produit va bien au-delà : c’est à un sacre populaire qu’on a assisté, porté par le vote en forme de rouleau compresseur de douze millions de citoyens qui, de façon déterminée et irrépressible, veulent Bardella, Le Pen et les leurs au pouvoir. Par un renversement total des valeurs et des idéaux, des jeunes, des ouvriers, des diplômés, des femmes comme des hommes ont décidé que l’espoir, aujourd’hui en France, est incarné par un parti raciste, prônant la préférence nationale entre les citoyens, avec un programme indigent porté par des personnalités qui n’ont aucune expérience du pouvoir et prêt à détricoter l’appareil d’Etat et les institutions socles d’une démocratie. Mais c’est tout aussi clair : ces mêmes citoyens ont voté aussi pour le changement, mus par la volonté forcenée d’essayer autre chose, en optant pour le seul parti qui ne s’est jamais abîmé au pouvoir et surtout en balayant d’un coup sec les élites politiques qui ont, à leurs yeux, malmené et si mal géré la France. Rien n’a pu arrêter ce vote bazooka, pas même les alertes répétées et venues des urnes en France et dans nombre de voisins européens, mais aussi aux Etats-Unis. Qui donc va encore oser pointer du doigt ce peuple américain jugé assez irresponsable et ignare pour mettre un Trump à la présidence américaine ? Plus la France en tout cas, qui va entraîner l’Union européenne avec elle : si les résultats de ce premier tour se confirment, et singulièrement si le RN obtient la majorité absolue, Jordan Bardella ne sera pas seulement le Premier ministre de la France, mais il sera aussi celui de la deuxième puissance – la seule puissance nucléaire armée – européenne. |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
France
élections 2024 extrême droite |
Fonds : | Courant |