Titre : | Politisation de l’aide et dépolitisation des ayants droit : les limites de l’humanitaire d’État (2024) |
Auteurs : | Jean-François Corty, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Revue internationale et stratégique (RIS) (134, 2024/2) |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
ONG (Organisation Non Gouvernementale)
géopolitique relations internationales ONU (Organisation des Nations Unies) diplomatie publique |
Résumé : |
Dans la myriade d’acteurs qui influencent la géopolitique de l’aide, les États jouent un rôle singulier. Leur solidarité peut s’exprimer par un soutien direct aux administrations des pays concernés et il leur arrive d’engager leurs armées dans des situations d’urgence, comme les catastrophes naturelles. Ils agissent aussi indirectement en finançant certaines agences des Nations unies ainsi que des opérateurs tels que les organisations non gouvernementales (ONG), qu’elles soient locales ou internationales. Certaines régions du monde sont davantage que d’autres le théâtre d’interventions conditionnées par des intérêts stratégiques qui ne répondent pas uniquement aux besoins fondamentaux des populations. C’est ce que l’on a pu observer à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, lorsque les Occidentaux ont réorienté des financements initialement fléchés pour la crise afghane – entre autres –, où les besoins sont pourtant immenses. Ainsi s’illustre le concept de « crises oubliées ».
De fait, l’aide des États, qui par nature représentent des intérêts économiques, sociaux et culturels multiples, a toujours été politique. Elle se distingue en cela de celle des ONG humanitaires aux principes fondés sur l’impartialité, l’indépendance, le désintéressement et la neutralité – bien que certaines considèrent que leur action n’est pas neutre. |
Fonds : | Courant |