Titre : | Pour un usage démocratique de la subsidiarité (2025) |
Auteurs : | Julien Barroche, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Raisons politiques (n°96, 2024/4) |
Article en page(s) : | 19 pages |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
démocratie
société science politique |
Résumé : | Régime de la souveraineté du peuple se donnant à lui-même ses propres lois, la démocratie moderne s’est construite territorialement à l’intérieur de l’État-nation selon une logique représentative. Depuis sa fondation, elle fait l’objet d’une critique récurrente et persistante au nom d’une exigence de proximité – territoriale notamment –, laquelle s’exprime sur fond de remise en cause de l’étatisation et de la nationalisation du politique. On la trouve, par exemple, au cœur des mobilisations environnementales contemporaines, rassemblées depuis la fin des années 1970 sous la bannière « penser global, agir local». De nombreuses tentatives de réponse aux différents enjeux soulevés par la mondialisation de l’économie et des risques cherchent précisément dans la constitution d’éco-communautés territorialement situées une voie de refonte générale de l’ordre social. Ce programme se heurte cependant à des obstacles de taille qui tiennent à la matrice de l’État souverain et du gouvernement représentatif. Est-il possible en effet de faire droit à cette exigence de proximité dans le cadre et à l’intérieur des institutions représentatives classiques organisées au niveau national ? Comment dépasser l’opposition entre, d’un côté, la distance institutionnelle et procédurale du régime représentatif national, qui fonctionne sur le mode libéral de la séparation (entre représentants et représentés), et de l’autre la proximité locale et quotidienne qui se présente comme une voie démocratique de rapprochement entre gouvernés et gouvernants ? Telles sont les questions, inscrites dans les tensions internes de la démocratie libérale, auxquelles nous nous confronterons dans cet article, en proposant de repartir d’une certaine philosophie de la subsidiarité, non pas pour répudier en bloc le nœud souveraineté-représentation, mais pour l’aménager de manière à permettre une plus large participation des citoyens à la vie collective via une multiplication des enceintes délibératives aux différents échelons territoriaux pertinents. |
Fonds : | Courant |