Titre : | La démocratie participative au prisme de l’histoire (2020) |
Auteurs : | François Saint-Bonnet, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Pouvoirs (n°175, 2020/4) |
Article en page(s) : | Pages 5 à 15 |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
démocratie
histoire / sciences historiques |
Résumé : | Toute doctrine de la représentation suppose un acte de foi et nulle foi n’échappe à l’épreuve du doute. La foi tout d’abord : à partir de la Révolution française, on a cru que les représentants étaient de même nature que les représentés, qu’ils les prolongeaient, qu’ils pouvaient parler et décider en leur nom. Plus le corps électoral coïnciderait avec le corps politique réel – grâce au suffrage universel dont furent longtemps exclues les femmes et sont toujours exceptés les mineurs –, plus on se rapprocherait de la démocratie. Bien que qualifiée de représentative, elle ne se serait pas vraiment atténuée ni dégradée, et cela en vertu du dogme selon lequel l’élu incarne politiquement ses électeurs, en ce qu’il pense, réfléchit, veut et décide comme eux. Cette certitude de l’aptitude de la représentation élective à réaliser l’idéal démocratique a laissé place, pour beaucoup, au doute : l’élection n’aurait nullement annihilé, pas même réduit, l’écart entre gouvernants et gouvernés, dominants et dominés, maîtres et sujets. La véritable démocratie ne saurait faire l’économie de l’association effective du peuple à la délibération et à la décision, il faudrait la réinventer pour qu’elle cesse de le cantonner au second rôle. La démocratie participative ne se conçoit donc, depuis les années 1960, que comme une manière de corriger les mécomptes du gouvernement représentatif, sans le rejeter en totalité. |
Fonds : | Courant |