Titre : | Liberté académique et droit à la dignité : l’épreuve du “mot en n” dans une université canadienne (2025) |
Auteurs : | Stéphanie Tremblay, Auteur ; Mathieu Colin, Auteur |
Type de document : | Article : Article de revue |
Dans : | Education et sociétés (n°54, 2025/2) |
Article en page(s) : | Pages 201 à 208 |
Langues: | Français |
Sujets-matières : |
liberté académique
personnel enseignant autocensure |
Résumé : | L’assassinat en France de Samuel Paty le 16 octobre 2020 a créé une onde de choc internationale, reflétant les conséquences tragiques des polarisations dans l’espace social et scolaire. Au même moment, au Québec, des débats émergent et se cristallisent autour de la liberté académique et du droit à la dignité en se télescopant sur le pouvoir, la portée et la légitimité de mots sensibles. Un des premiers épisodes de cette affaire éclate dans les médias à la suite de la suspension d’une enseignante de l’Université d’Ottawa, Verushka Lieutenant-Duval, qui a prononcé “le mot en n” dans le cadre de l’un de ses cours d’histoire de l’art. Ce micro-événement est survenu le 23 septembre, mais n’a été rendu public que le 15 octobre 2020 par la journaliste de La Presse, Isabelle Hachey (2020). Ce qui aurait pu demeurer une anecdote isolée a catalysé dans un temps record une crise inédite sur la liberté académique, le wokisme (Dejean 2022) et le rôle des universités en ségréguant souvent les points de vue autour de réactions épidermiques. Comme le souligne Gingras (2022, 8) : “L’affaire Lieutenant-Duval [à la manière d’un fait social total] a ainsi rendu visible un véritable millefeuille sociétal avec ses couches religieuse, idéologique, politique, linguistique, psychologique, institutionnelle, mais aussi réflexive”. |
Fonds : | Courant |